Alors que les professeurs des universités et établissements supérieurs de Kisangani ont décidé de sécher les activités académiques, la rédaction de Kis24.info vient de tomber ce mardi 11 janvier à des vives critiques autour de cette grève dont le constat fait malheureusement que les effets ne sont perceptibles sur terrain, remettant en question la décision de l’élite Boyomaise (APUKIS, etc).
En effet, il s’agit des discussions d’idées qui ont été émises in primo par Bily Bolakonga dans un groupe WhatsApp des professeurs. Dans celles-ci, les enseignants des universités en grève depuis la fin de l’année académique 2020-2021 et à l’approche d’une nouvelle année émaillée des tensions au sein de l’ESU, sont au cœur des critiques. Ils sont froidement accusés d’un manque de cohérence, de fermeté et de sérieux dans l’accomplissement de leur l’objectif, celui d’aller jusqu’au bout.
« (…) Des séminaires sont donnés à l’IFA par exemple, avec participation active des Professeurs IFA et UNIKIS (conférenciers et participants dont des représentants des associations des Professeurs). Les travaux sur les curricula se poursuivent comme normalement à l’IFA notamment, probablement à l’UNIKIS aussi. Ce pays, en commençant par son élite, souffre cruellement d’un problème de cohérence, de fermeté et même de sérieux. Les politiciens l’ont compris et surfent sur cette donne tout en comptant sur l’essoufflement », fait observer en passant le professeur Bily Bolakonga, recteur de l’Université Mariste du Congo.
Une critique qui a vité suscité la réaction en chaud du professeur Ngute Novato, alors président de l’association des professeurs. « Quel défaitisme !», a-t-il rétorqué.
Dans la foulée, l’observation du Prof Bolakonga connait un soutien indéfectible. Me Elly Kayembe, membre du groupe, pense que l’association des professeurs de Kisangani devrait plutôt employer leur leadership afin de changer la donne.
« Telle est malheureusement la réalité des choses que les répondants de cette association doivent voir en face et travailler pour renverser la tendance. L’ignorer, c’est travailler dans le sens d’enliser ce défaitisme aux conséquences non négligeables sur les actions futures de l’association. Ainsi, j’invite le Professeur NGUTE avec les membres de son équipe à employer leur leadership pour changer la donne », a-t-il argué.
Et d’augurer une piste : « C’est possible et je crois à une révolte collective sans influence des paramètres subjectifs. À condition d’opter pour une approche participative en y mettant plus de la rationalité sans passion pour déboucher aux actions-solutions réalisables en tenant compte des rapports de forces en présence », a ajouté Me Elly Kayembe, fervent militant des droits humains et fondateur de l’ONG AJDDH basée à Kisangani.
Il a par ailleurs soutenu que « la société congolaise est en crise et en manque des hommes et des femmes de conviction ».
Il sied d’évoquer que dans leurs revendications, les professeurs des universités demandent au gouvernement congolais, l’amélioration de leurs conditions des vies. Ces derniers ont constaté avec amertume la mauvaise foi manifeste du Gouvernement de la République qui continue à maintenir les Professeurs dans des conditions de vie et de travail d’une précarité sans pareille.
Invité du journal de la RFO diffusé ce mardi 11 janvier 2022, le professeur Antoine Ngute Novato a, de nouveau, invité ses collègues professeurs à l’unité pour la réussite de cette grève. Signalons que les Chefs de travaux , les assistants et les bibliothécaires ont aussi rejoint les professeurs en déclanchant une grève générale et sèche mercredi 05 janvier 2022, selon une déclaration publiée par Kis24.info
Par Serge SINDANI